Patrimoines irréguliers de France (PiF) est un collectif de recherche-action réunissant des personnes issues d’horizons divers. Son objectif : rendre visibles et protéger des formes de création nées en marge du système de l’art.
Palais idéaux, projets visionnaires, œuvres protéiformes, pratiques clandestines, jardins surréalistes, univers graphiques grouillants… Ces créations défient les conventions et les codes dominants et puisent à la source des cultures populaires et des contre-cultures. Elles combinent styles et langages multiples, invitant à des perspectives transversales entre arts plastiques, arts décoratifs, architecture, écriture, performance, photographie, cinéma, musique. Elles sont le résultat d’approches autodidactes ou DIY et jaillissent aux frontières entre art et non-art, entre objet et pratique, entre culture savante et pop culture. Elles évoquent les notions de marginalité, de fragilité, de résistance, d’imaginaire, de jeu, d’utopie, voire d’illégalité et de folie.
L’intérêt anthropologique et la valeur esthétique de ces créations en fait des héritages communs. Des héritages demeurant pourtant bien secrets et atypiques, donc méconnus et rarement protégés.
Par l’édition de textes critiques, de reportages et de documentaires, ainsi que par l’organisation de manifestations culturelles, PiF vise à dévoiler ce champ d’exploration jusque—ici ignoré. Il prévoit ainsi la constitution d’un observatoire de ces mondes oubliés et d’un centre de ressources documentaires pour préserver leur mémoire.
PiF envisage également des actions de sauvegarde de créations en danger à travers l’implication des communautés locales, des collectivités et des services de l’État, une assistance juridique, des campagnes de sensibilisation. Il soutient en outre les initiatives de valorisation et de médiatisation portées par des associations locales, en offrant une assistance scientifique et technique.
PiF vise à encourager les échanges et fédérer les acteurs ayant pour but commun la protection et la promotion de ces formes d’art hors-norme. Le croisement des connaissances, la mise en commun des sources documentaires et des recherches conduites par les membres et les collaborateurs de ce groupe sont envisagés comme des conditions indispensables à la mise en œuvre d’une méthodologie et d’un travail adéquat autour de ces héritages atypiques.