En couverture : Les restes de la maison des merveilles de Giovanni Cammarata et son contexte, Messine © Photo Arturo Russo
Transcription et traduction de l’intervention de Pier Paolo Zampieri lors de la quatrième rencontre consacrée au cycle « Habiter et bâtir autrement » du 27 décembre 2019 à l’Auditorium du Macro Asilo (Rome) intitulée Pratiques indisciplinées de l'habiter entre l'Italie et la France : art hors les normes, luttes et biens communs.
L’homme et l’espace
L’homme diffère des autres animaux parce qu’il ne s’est pas adapté à un environnement spécifique. Il est obligé de transformer l’environnement, de modifier l’espace qui l’entoure. Cela fait de lui un animal « excentrique » sur le plan anthropologique, un animal sans environnement dédié. Il est obligé de transformer l’espace où il se situe à travers des symboles pour pouvoir l’habiter. La compétence humaine qui a été la plus mobilisée par ces questions se retrouve dans l’architecture, soit la faculté d’ « attribuer des significations à l’espace ». L’architecture est l’association d’un signe à une fonction : une grotte n’est qu’une fonction, une grotte avec une croix est une église. Pour marquer le passage de l’homme de l’errance au nomadisme, il y a eu l’architecture : le menhir est la première architecture située de l’histoire. L’homme errant ressent probablement pour la première fois le besoin de dresser une pierre verticale dans l’horizon horizontal. Il génère ainsi l’espace anthropologique du « autour » et active sa grande aventure dans l’espace qui se terminera dans la ville. Le cas du théâtre grec, qui n’est rien d’autre qu’une courbe en pierre mais qui représente en même temps l’idée de démocratie, de théâtre, de paysage, etc. est exemplaire. L’architecture est donc cette énorme capacité à « faire la synthèse » permettant à cet animal excentrique d’habiter symboliquement le monde.
L’avènement de l’industrie va transformer les villes en métropoles. De mon point de vue, l’urbanisme moderne est né pour résoudre le problème social de la surpopulation après le débarquement de l’industrie. A ce moment précis, la plus puissante faculté de l’homme, celle d’imaginer, de modifier l’environnement, se trouve soudainement transférée aux bureaucraties, à la connaissance scientifique. L’anthropologue Franco La Cecla dit que notre grand organe symbolique capable de manipuler l’espace a été réduit à meubler l’intérieur de nos maisons, une véritable lobotomie.
De l’échec de la ville moderne naît la ville contemporaine : de la priorité de la production nous passons à celle de la consommation, de celle de la fonction à celle de la fiction et le nouvel espace urbain mélange les langages de façon étroite entre la vitrinisation de l’espace urbain, sa Disneyisation, et les actions informelles capables de traiter les matériaux et les vides laissés par le rêve industriel.
Messine, une ville paradigmatique
Après avoir fait cette introduction, je voudrais vous parler ici d’une ville que j’ai définie comme paradigmatique, Messine, le lieu où je vis et où j’ai étudié les histoires que je vais vous raconter.
La Sicile est une île très particulière, car elle n’a pas son « centre » au centre. Son origine réside dans un traumatisme, dans la mer qui la sépare de la Calabre. Selon les poètes, Neptune, à la recherche d’un territoire pour les dieux, voit cette terre fantastique et lance son trident qui brise l’Italie et crée la Sicile. La ville de Messine se situe à cette jonction et se dresse telle une faux face au détroit. Ce bras de terre représente une sorte de « protection magique » de cette grande horloge cosmologique qu’est le détroit de Messine, lequel, toutes les 8 heures, voit la mer changer de courant, comme pour se rappeler ce grand traumatisme. L’architecture de la ville de Messine est construite exactement en relation avec cette spécificité territoriale. Après le Moyen Age, la ville a été transformée, et ses murs défensifs ont été érigés entre terre et mer, tel un décor de théâtre, une scénographie. Tout cela a été scellé par la présence d’une majestueuse statue du dieu Neptune, située devant l’hôtel de ville. Le pouvoir temporel, le pouvoir territorial et le pouvoir spirituel étaient réunis dans un même ensemble architectural. Une ville merveilleuse.
En 1908, la ville de Messine a été rasée par un tremblement de terre. Le béton armé avait été inventé quelques années auparavant, l’urbanisme était à son apogée et le fascisme est intervenu dans la reconstruction. Cette série de coïncidences a transformé cet espace harmonieux en une Ville Nouvelle – avec des rues de 12 mètres de large (avant la banalisation de la voiture) et des bâtiments à deux étages – de peur que le tremblement de terre ne provoque un effet domino. Qu’arrivait-t-il aux populations qui habitaient dans ce quartier avant le tremblement de terre ? En gros, ils ont été expulsés : les riches se sont emparés de toute la vieille ville, imaginée comme un centre bourgeois, et toutes les autres classes populaires ont été chassées vers deux quartiers, où se sont déroulés les deux premiers récits que je vais vous conter.
Messine est aujourd’hui une ville de taille moyenne qui compte parmi le plus grand nombre de bidonvilles en Europe : ce choix de construction réalisé dans l’urgence ne sera presque jamais remis en question.
Gaetano Chiarenza
La première histoire se déroule dans le quartier de Giostra, dans le premier bidonville. Je considère Giostra comme un laboratoire de reconstruction involontaire. Tout le quartier est une cité-dortoir avec l’hôpital psychiatrique comme terminus. L’histoire que je veux vous raconter se mêle à celle du Dr Matteo Allone, le psychiatre qui dirigeait l’hôpital psychiatrique Lorenzo Mandalari. Au début de son mandat, le Dr Allone est obligé de peindre les murs du réfectoire. Un auxiliaire lui propose de réaliser une fresque murale, au lieu de simplement peindre les murs. Allone – fervent lecteur de Jung, persuadé que notre inconscient était fait d’images et non pas de mots – accepte la proposition et quelque chose d’extraordinaire se produit. Peindre un mur blanc ne produit évidemment pas le même effet que de peindre une image, surtout dans un hôpital psychiatrique. Les patients eux-mêmes commencent à être attirés par ce travail.
Tout le monde comprend alors que cette œuvre d’art revêt une force particulière (à l’époque, il n’y avait pas d’art-thérapie) et il transforme le Mandalari en un vaste laboratoire d’art : un trou dans le mur représente l’œil d’un dauphin, une tache d’humidité devient un nuage. Voilà donc ce qui se passait au Mandalari : les patients s’endormaient avec des pinceaux à la main.
Cette histoire, qui pourrait simplement être une belle histoire, est intimement mêlée à celle d’un personnage qui fera la différence : Gaetano Chiarenza. C’était un schizophrène désorganisé, indemne de culture et de savoir-faire artistique, mais dès lors qu’il s’est retrouvé avec un pinceau dans ses mains, il a commencé à peindre sur les draps de l’hôpital : des Christ, les trois Maries, des anges noirs, un archevêque ninja, mais surtout (probablement son chef-d’œuvre) il a peint un « Neptune et les sirènes ». Je vous ai dit à quel point Neptune était central dans la reconstruction de Messine. C’est un manifeste très fort de l’identité territoriale.
Une représentation de Neptune apparaît donc dans un lieu impensable, dans une maison de fous, au sein d’un quartier isolé comme celui de Giostra, n’offrant ni symboles, ni monuments, ni références maritimes. De l’autre côté de la ville, que se passe-t-il ? La statue de Neptune est déplacée et, d’une position centrale, devant la mairie, elle se trouve déclassée et semble désormais faire office de « policier urbain » qui dirige la circulation. L’espace qui lui était anciennement destiné est aujourd’hui entouré par une clôture de 2,5 km de long.
Imaginez maintenant : une ville de bord de mer qui ne peut pas accéder à la mer, pour des raisons de sécurité ; la pensée qui revient toujours est celle d’une mer complètement grillagée.
D’un côté, ils ont donc entrepris un aménagement complètement insensé, voir fou, alors que dans la « maison des fous » il s’est passé quelque chose de merveilleux.
On passe alors d’un usage public et civique de cet espace urbain (parce qu’un monument appartient à tout le monde) à des espaces complètement privatisés. Si on pense au nombre de maisons qui se trouvaient face à la mer et à leur prix au mètre carré, on comprend que si le tremblement de terre a été une catastrophe, la reconstruction qui en a découlé a été un drame collectif. La ville a été expropriée de ses éléments symboliques et a été victime d’une grosse machination immobilière (à l’avantage de quelques-uns).
Zonacammarata
Le deuxième récit se déroule dans l’autre bidonville de Messine, Maregrosso. Aujourd’hui les aires urbaines ne peuvent plus être modifiées, mais à l’époque, le fascisme pouvait faire ce qu’il voulait de l’espace urbain. À Messine, ils ont appliqué un véritable zonage classiste : zones de logements résidentiels, zones de logements sociaux, zones de logements ultra-populaires et bidonvilles.
C’est dans cette zone ultra-populaire que se développe la deuxième histoire, là où se trouve la maison du Cavaliere Cammarata1. Je vous invite à regarder cette photo de Maregrosso : un quartier aussi pittoresque pour son paysage, que monstrueux sur le plan urbanistique. Cammarata était le seul « habitant paysagiste » de la zone sud de Messine. Les visées économiques, architecturales, urbanistiques ont échoué et ce quartier évoque celui d’une ville d’Amérique du Sud, entre zones industrielles et bidonvilles, dans un paysage uniforme qui semble être dessiné à la règle. Dans ce contexte, l’habitat du semi-alphabète Cammarata se démarque par ses couleurs, ses formes, ses courbes, son inventivité et sa symbolique. Le cas de cette maison met en exergue la différence entre l’habiter et le construire. Un bidonville est ainsi transformé en château. Au-delà de sa valeur artistique, la maison de Cammarata doit être interprétée comme un cri territorial pour une meilleure justice sociale. Cammarata a vécu la Seconde Guerre mondiale et a été prisonnier dans un camp de concentration. D’après ses récits, il était cimentier de profession et a construit des châteaux en terre pour amuser les dirigeants nazis. C’est cette capacité qui l’a libéré : au-delà de la véracité de l’anecdote, il a compris qu’on pouvait « bouleverser la réalité » par l’activité artistique. Et c’est exactement l’opération qu’il a entreprise à Maregrosso. Combien de personnes dans ce quartier iraient dans un musée ? Cammarata amène le musée dans le quartier. On peut aussi l’appeler le premier artiste de rue de la ville. D’un coup de pinceau, il s’est offert le luxe, qu’aujourd’hui seules les bureaucraties et quelques rois possèdent, de changer le nom de la rue : de Via Maregrosso à Via delle Belle Arti.
Le site de la maison du ” Cavaliere ” Giovanni Cammarata sera presque entièrement détruit par les bulldozers à partir de 1996, lorsque les propriétaires de cette immense zone désaffectée voudront reprendre ce terrain pour le rendre commercialement viable. La façade et certaines autres parties du site sont restées en place, en nombre suffisant pour lancer un projet de recherche/action appelé « Zonacammarata » en 2012. Ce projet intègre le travail de recherche sur l’œuvre de Cammarata et la réalisation d’une action locale annuelle à Maregrosso avec un langage artistique qui intègre les thèmes présents dans l’œuvre du Cavaliere. L’expérience se termine en 2017, lorsque la municipalité décide de saisir les clés de la maison jusque-là attribuées aux membres de Zonacammarata , pour des questions de « sécurité ».
Sans les clés de la maison, on comprend alors que le véritable héritage de Cammarata ne réside peut-être pas dans l’habitat lui-même, mais dans l’action de transformation par l’art de ce quartier de Maregrosso.
Quelque temps après nous lançons un appel d’offre et via Maregrosso redevient via Belle Arti, comme à l’époque du Cavaliere, il y a 20 ans. Dans ce nouveau projet, les artistes contemporains sont appelés à dialoguer avec l’héritage de Cammarata. Cet espace est ainsi depuis devenu une sorte d’Urbanlab et d’autres artistes savent que, lorsqu’ils se rendent à Maregrosso, ils peuvent peindre sur les murs sans craindre la police. Le niveau artistique augmente et le street art parvient à « absorber » les aberrations architecturales de cette périphérie abandonnée, créant des œuvres qui incorporent des éléments urbains.
C’est dans ce contexte que naît la fresque murale de La Felucona (la felouque, un bateau utilisé pour la pêche à l’espadon et typique du détroit de Messine), du collectif FX. Celui-ci dresse un pylone lumineux tel un mât. L’année suivante, dans le souhait de faire dialoguer les œuvres entre elles, nous invitons le sculpteur Giovanni Raffaele à créer un espadon capturé par la felouque avec du fil de fer. Comme on peut le voir sur l’image, un des trottoirs les plus laids de Messine se trouve être transformé par différentes initiatives artistiques relevant alors le défi lancé par un monsieur semi-analphabète trente ans plus tôt. Mais le court-circuit est toujours présent : ces pratiques vertueuses de réappropriation du paysage sont mal comprises par l’administration. Afin de réaménager la Via Maregrosso, le conseil municipal a décidé de reconstruire les trottoirs de la nouvelle Via Belle Arti jusqu’au pied de la maison de Cammarata, en installant également un nouvel éclairage et un nouveau mur de protection. L’initiative se veut positive, si ce n’est dans la façon dont elle est réalisée : l’espadon est détruit pour refaire le trottoir…[1]
Le théâtre occupé Pinelli
La Foire-exposition est le plus bel endroit de la ville : devant la faux, près de la mer. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cet espace est fermé depuis vingt ans et c’est pourtant ici que démarre l’aventure de l’occupation du théâtre Pinelli, mélange de militants d’acteurs politiques et d’artistes. Un jour, nous apprenons que Forza Nuova (parti politique d’extrême droite italien, ndt) devait manifester à Messine, et pas n’importe quel jour : le 15 décembre 2012, date de l’anniversaire de la mort de l’anarchiste Pinelli[2]. Curieusement, les antifascistes décident d’éviter tout affrontement. La réflexion se porte ailleurs: si les fascistes occupent l’espace, disent-ils, nous allons en libérer un autre. Leur choix se porte vers la Foire-exposition. Ainsi, le jour de la manifestation de Forza Nuova, un contre-évènement est organisé dans un autre espace et, à la fin de la manifestation, la foule antifasciste va « libérer » la Foire-exposition. Que fait la police ? Par peur d’une collision, elle finit par protéger l’occupation / libération du plus bel endroit de la ville de Messine. La réouverture de ce lieu a été pour la ville une sorte d’électrochoc, ravivant sa mémoire historique.
A l’origine, la Foire était une sorte de jardin botanique. L’époque fasciste l’a transformée en un organisme autonome attaché à la célébration des pratiques artisanales de la Sicile, avec des pavillons et des équipements divers, clôturé par un grillage devant la mer, qui allait devenir le funeste emblème de la ville.
Quand nous avons décidé d’occuper cet espace, tout y fonctionnait : il y avait un théâtre, avec une scène, de la lumière et de l’eau courante… Il a été décidé d’utiliser l’art comme une arme. Si cette foire était jusque-là un patrimoine invisible, le lendemain elle est devenue un bien commun. Si le théâtre officiel de Messine était légalement fermé par manque de fonds, le Teatro Pinelli Occupato a pu proposer, grâce à la disponibilité des artistes, une saison à prix libre avec deux, trois spectacles par semaine.
Cependant, cette histoire se termine mal, car le jour de la Saint Valentin de l’année 2014 vit l’évacuation de cette zone occupée et l’espace resta fermé depuis.
Il se passa pourtant quelque chose d’intéressant : après les expulsions, les militants comprennent qu’une occupation plus « nomade » pourrait mieux fonctionner et ils inventent alors les TAZ (zones temporairement autonomes) où ils organisent des fêtes dans des lieux publics abandonnés de la ville : par le bouche à oreille, ils décident d’occuper un lieu pour une soirée, font la fête et repartent. Dans la ville, le débat sur les biens communs est réactivé. La question devient délicate, car le maire Scalzo, un maire bouddhiste qui avait également participé à la libération de la foire, remporte les élections. Il essaie de faire comme à Naples, à savoir d’établir un protocole pour les biens communs. Mais ce projet ne sera jamais validé par le conseil municipal et cette grande expérience qui aura mobilisé la ville pendant des années se transforme malheureusement en une nouvelle défaite.
Le Teatro Pinelli se termine à Giostra, là où j’ai commencé ma première histoire. Si l’occupation d’un des plus beaux endroits de la ville a ravivé des désirs, le dortoir de la ville a attiré les initiatives de familles nécessiteuses : des familles sans domicile fixe demandent la permission d’être hébergées au premier étage de l’école Ugo Foscolo, que les militants du Pinelli avaient récemment occupée. Les militants acceptent de les accueillir car ils considéreraient cette expérience comme un laboratoire social : en bas, le théâtre et en haut, la résistance à la spéculation immobilière. Ensuite, pas très loin, d’autres familles sont évacuées et demandent à se rendre dans l’école occupée. A ce moment, le conseil municipal décide de rendre légitime l’occupation pour des usages nécessaires. On aurait pu se réjouir de cette résolution mais tout le monde n’a pas pu rester à Ugo Foscolo : les Pinellini, qui avaient investi cet espace, ont dû repartir. En réalité, il s’agissait d’une auto expulsion.
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Voici ce qui s’est passé dans la ville de Messine. Toutes ces questions ont un dénominateur commun : j’ai le sentiment que l’empreinte bureaucratique bourgeoise et rationnelle, responsable de la reconstruction de la ville, est imperméable à toutes ces histoires que je qualifierais de visions contemporaines, qui trouvent d’ailleurs écho dans le monde de l’art. Ce sont des expériences qui contribuent à faire d’une ville de province une ville contemporaine.
Notes
↑1 | Depuis janvier 2021, la fresque murale de La Felucona n’existe plus, le mur sur lequel elle se trouvait étant démoli pour construire un parking. De la même façon, ce qui reste de l’œuvre de Giovanni Cammarata est aujourd’hui encerclé, étouffé par la prolifération incontrôlée de la zone commerciale. Sur un post facebook de Zonacammarata, Zampieri écrit : « Une expérience qui a mis en relation l’art cultivé et l’art outsider, présentée à de nombreuses conférences et citée dans plusieurs livres, et qui a transformé la zone post-industrielle de Messine en une zone d’art libre. Mais le but, comme je le disais, n’est pas l’œuvre mais le sens de l’opération et le sens est d’inciter l’organisme public et les opérateurs privés à s’intéresser à ces œuvres. Via BELLE ARTI est UNE DIRECTION, la seule possible, dont le but ultime devrait être de rendre la mer à MAREGROSSO. La Felucca, l’espadon, les sirènes, Cammarata nous a raconté ça. ». |
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↑2 | Giuseppe Pinelli (Milan, 21 octobre 1928 – id. 15 décembre 1969) a été un cheminot et militant anarchiste italien, mort le 15 décembre 1969, tombant d’une fenêtre du poste de police de Milan où il est détenu pour interrogatoire à la suite de l’explosion d’une bombe sur la Piazza Fontana en 1969. |